
Groupe éphémère des années 80, Comité Restreint ne nous en a pas moins laissé un 45 tours de choix en 1987, "Mademoiselle", avec deux titres particulièrement réussis.
Rencontre avec le chanteur et auteur du groupe, dont la carrière est loin de s'arrêter à ce simple disque!
Bonjour Philippe! Peux-tu nous dire comment tu as commencé la musique?
À 14 ans, j'ai gagné un peu d'argent grâce à un premier boulot de vacances. Un ami plus âgé faisait partie d'un groupe punk et il vendait sa première batterie. J'ai sauté sur l'occasion! Je n'avais jamais touché un instrument de musique, à part la flûte au collège. À peine le temps de pouvoir faire "Tchi qua pounk ratata ta!" qu'un ami m'a dit: "J'ai appris que tu avais une batterie, ça te dirait de jouer avec nous?" Et c'était parti, aussi simplement que ça!
C'est donc le premier groupe!
Oui, c'était un groupe de punk qui s'appelait Overall. On faisait des reprises du groupe Devo et quelques compos, tout ça à l'arrache. Il y avait Michel Acade à la basse, Yann Bailay à la guitare, Christophe Campos au chant (qui est devenu réalisateur de films) et moi à la batterie.
Comment es-tu ensuite passé de batteur à chanteur?
Ça c'est passé dans le deuxième groupe avec qui j'ai joué: Fenwick. J'étais derrière ma batterie, et j'ai juste demandé au groupe si je pouvais essayer de de leur jouer un titre que j'avais écrit. Ça leur a plu et je suis resté au chant.
Quelles sont les différentes formations auxquelles tu as participé dans les 80's?

Dans les 80's, il y en a eu deux: Comité Restreint pendant 5 ans, et Nos vices pendant plus de dix ans.
Comment s'est formé Comité Restreint?
J'ai rencontré Didier Depachtere en boîte de nuit au début des années 80, en pleine vague new wave. On se faisait des petites sessions entre amis, et avec Didier ça a très vite bien matché. On écoutait les même groupes. De là, une super aventure a débuté. Une complicité dans l'écriture aussi bien des musiques que des textes.
Qui faisait partie du groupe?
Nous étions tous les deux, Didier et moi. D'où le nom! Lui s'occupait de la plus grosse partie de la musique: programmation, rythmique, séquence de tous les claviers et de temps en temps les textes. Moi je venais mettre quelques guitares sur certains titres, et surtout j'écrivais les textes et les chantais.

Comité Restreint était-elle la première formation pop ou faisait-elle déjà suite à d'autres?
C'est la première et la seule à base de machines et de programmations. À l'époque, nos influences étaient Depeche Mode, Erasure... Nous avions une trentaine de titres, dont une dizaine jamais présentés sur scène
Comment en arrivez-vous à enregistrer un 45 tours? Démarche de votre part, "hasard" des circonstances?

Pendant un tremplin, le patron d'une boîte de nuit, M. Simon, remarque deux groupes et nous fait jouer dans son établissement. Au final, il nous a choisis pour produire un 45 tours, sorti à échelle nationale.
Comment s'est passée l'élaboration de ce disque?
Franchement, à part la conception de la pochette qu'on a décidée, la partie musicale est restée frustrante. Nous avons envoyé nos programmations, puis, dès le premier rendez-vous pour l'écoute, n'avons pas eu beaucoup notre mot à dire: aucun choix des sonorités, ni possibilité de faire profiter de l'opportunité à des amis de jouer en studio.
À la base, nous avions un son beaucoup plus "usine", plus simple. Et c'est le producteur qui a choisi les titres à faire figurer sur les deux faces du 45 tours. Le gros travail a été l'enregistrement du chant, nous n'avions jamais travaillé en studio et c'était hyper impressionnant. Mais cela reste de super moments.
Avez-vous fait beaucoup de promotion pour ce disque?
On a fait 4 télés en tout. La première était sur Antenne 2 dans "C'est encore mieux l'après-midi" puis son équivalent en matinée, et Antenne 2 nous a reprogrammés l'après-midi une ou deux semaines plus tard. Les troisième et quatrième passage télé se sont faits sur FR3 Strasbourg: une émission qui passait le midi, et une autre en direct dans une immense discothèque de Strasbourg.
Côté radios, l'attaché de presse et la production ont fait des questionnaires radio, mais nous n'avons jamais été mis au courant. On sait juste que le disque a eu un super accueil au Portugal, enfin c'est ce qu'on nous a dit.

En face A, "Mademoiselle", qui parle de la déchéance d'une star. Pensiez-vous à quelqu'un en particulier?
C'est Didier qui a écrit celui-là. Il ne pensait précisément à personne, c'est juste un texte écrit façon "scénario". Il pensait en fait à l'image qui pouvait en sortir, pour un clip que l'on n'a jamais tourné. Par contre, la face B, "C½ur brisé", est un hommage à cet ami qui m'avait vendu ma première batterie, décédé d'overdose. Un grand manque dans ma vie même encore aujourd'hui.
Pourquoi n'y a-t-il pas eu de second disque?
Il faudrait le demander au producteur! Mais on en a sorti plus tard avec Nos Vices, puis Schizofrogs. Avec Didier, on a arrêté Comité Restreint d'un commun accord. Le problème étant qu'à un moment, il fallait gagner un peu d'argent pour vivre.
Qu'as-tu fait ensuite côté musique?
Après cette aventure, il y eu trois ou quatre formations plus traditionnelles, plutôt pop. Et depuis 15 ans, je suis revenu au punk rock!
Qu'est-ce qui a motivé ce retour au punk rock plutôt que la pop?
Lors d'un concert avec un autre groupe, Gwen Mezcal, j'ai retrouvé Yann Bailay, le premier guitariste de ma première formation. À la fin de notre prestation, il m'a dit: "Tu as réveillé le côté punk en moi!" Et hop, une nouvelle aventure commençait. C'est un retour aux premières amours, avec également un autre ami d'enfance: j'ai littéralement commencé la musique avec eux!
Comment s'est formé ton groupe actuel, Dantès?
En fait, Dantès, c'est à peu près la même formation que Schizofrogs, mon groupe précédent. On a juste un nouveau batteur: Fred Cerraudo. C'est le batteur du groupe Pleymo, qui nous a apporté plus de sérieux.
Quel est votre répertoire?
Nous ne faisons que des compos. Nous avons une trentaines de titres, essentiellement sur des sujets sociétaux.
La crise actuelle vous a-t-elle affectés?
Bien sûr. Les concerts et les répétitions ont été mis à l'arrêt.
Quels sont vos projets avec Dantès?
Remettre la machine en marche, et retourner au contact du public dans toute la France. N'hésitez pas à jeter un petit coup d'½il et une oreille à notre nouvelle formation! Merci pour ce moment bien sympathique!
Merci à toi Philippe pour cette interview ainsi que pour les photos, et bonne reprise avec Dantès!
Rencontre avec le chanteur et auteur du groupe, dont la carrière est loin de s'arrêter à ce simple disque!

À 14 ans, j'ai gagné un peu d'argent grâce à un premier boulot de vacances. Un ami plus âgé faisait partie d'un groupe punk et il vendait sa première batterie. J'ai sauté sur l'occasion! Je n'avais jamais touché un instrument de musique, à part la flûte au collège. À peine le temps de pouvoir faire "Tchi qua pounk ratata ta!" qu'un ami m'a dit: "J'ai appris que tu avais une batterie, ça te dirait de jouer avec nous?" Et c'était parti, aussi simplement que ça!

Oui, c'était un groupe de punk qui s'appelait Overall. On faisait des reprises du groupe Devo et quelques compos, tout ça à l'arrache. Il y avait Michel Acade à la basse, Yann Bailay à la guitare, Christophe Campos au chant (qui est devenu réalisateur de films) et moi à la batterie.

Ça c'est passé dans le deuxième groupe avec qui j'ai joué: Fenwick. J'étais derrière ma batterie, et j'ai juste demandé au groupe si je pouvais essayer de de leur jouer un titre que j'avais écrit. Ça leur a plu et je suis resté au chant.


Dans les 80's, il y en a eu deux: Comité Restreint pendant 5 ans, et Nos vices pendant plus de dix ans.

J'ai rencontré Didier Depachtere en boîte de nuit au début des années 80, en pleine vague new wave. On se faisait des petites sessions entre amis, et avec Didier ça a très vite bien matché. On écoutait les même groupes. De là, une super aventure a débuté. Une complicité dans l'écriture aussi bien des musiques que des textes.

Nous étions tous les deux, Didier et moi. D'où le nom! Lui s'occupait de la plus grosse partie de la musique: programmation, rythmique, séquence de tous les claviers et de temps en temps les textes. Moi je venais mettre quelques guitares sur certains titres, et surtout j'écrivais les textes et les chantais.


C'est la première et la seule à base de machines et de programmations. À l'époque, nos influences étaient Depeche Mode, Erasure... Nous avions une trentaine de titres, dont une dizaine jamais présentés sur scène


Pendant un tremplin, le patron d'une boîte de nuit, M. Simon, remarque deux groupes et nous fait jouer dans son établissement. Au final, il nous a choisis pour produire un 45 tours, sorti à échelle nationale.

Franchement, à part la conception de la pochette qu'on a décidée, la partie musicale est restée frustrante. Nous avons envoyé nos programmations, puis, dès le premier rendez-vous pour l'écoute, n'avons pas eu beaucoup notre mot à dire: aucun choix des sonorités, ni possibilité de faire profiter de l'opportunité à des amis de jouer en studio.
À la base, nous avions un son beaucoup plus "usine", plus simple. Et c'est le producteur qui a choisi les titres à faire figurer sur les deux faces du 45 tours. Le gros travail a été l'enregistrement du chant, nous n'avions jamais travaillé en studio et c'était hyper impressionnant. Mais cela reste de super moments.

On a fait 4 télés en tout. La première était sur Antenne 2 dans "C'est encore mieux l'après-midi" puis son équivalent en matinée, et Antenne 2 nous a reprogrammés l'après-midi une ou deux semaines plus tard. Les troisième et quatrième passage télé se sont faits sur FR3 Strasbourg: une émission qui passait le midi, et une autre en direct dans une immense discothèque de Strasbourg.
Côté radios, l'attaché de presse et la production ont fait des questionnaires radio, mais nous n'avons jamais été mis au courant. On sait juste que le disque a eu un super accueil au Portugal, enfin c'est ce qu'on nous a dit.


C'est Didier qui a écrit celui-là. Il ne pensait précisément à personne, c'est juste un texte écrit façon "scénario". Il pensait en fait à l'image qui pouvait en sortir, pour un clip que l'on n'a jamais tourné. Par contre, la face B, "C½ur brisé", est un hommage à cet ami qui m'avait vendu ma première batterie, décédé d'overdose. Un grand manque dans ma vie même encore aujourd'hui.

Il faudrait le demander au producteur! Mais on en a sorti plus tard avec Nos Vices, puis Schizofrogs. Avec Didier, on a arrêté Comité Restreint d'un commun accord. Le problème étant qu'à un moment, il fallait gagner un peu d'argent pour vivre.

Après cette aventure, il y eu trois ou quatre formations plus traditionnelles, plutôt pop. Et depuis 15 ans, je suis revenu au punk rock!

Lors d'un concert avec un autre groupe, Gwen Mezcal, j'ai retrouvé Yann Bailay, le premier guitariste de ma première formation. À la fin de notre prestation, il m'a dit: "Tu as réveillé le côté punk en moi!" Et hop, une nouvelle aventure commençait. C'est un retour aux premières amours, avec également un autre ami d'enfance: j'ai littéralement commencé la musique avec eux!

En fait, Dantès, c'est à peu près la même formation que Schizofrogs, mon groupe précédent. On a juste un nouveau batteur: Fred Cerraudo. C'est le batteur du groupe Pleymo, qui nous a apporté plus de sérieux.

Nous ne faisons que des compos. Nous avons une trentaines de titres, essentiellement sur des sujets sociétaux.

Bien sûr. Les concerts et les répétitions ont été mis à l'arrêt.

Remettre la machine en marche, et retourner au contact du public dans toute la France. N'hésitez pas à jeter un petit coup d'½il et une oreille à notre nouvelle formation! Merci pour ce moment bien sympathique!
Merci à toi Philippe pour cette interview ainsi que pour les photos, et bonne reprise avec Dantès!